Des millions de salariés et de retraités peuvent profiter de cette aide tous les mois, mais beaucoup l'ignorent

Des millions de salariés et de retraités peuvent profiter de cette aide tous les mois, mais beaucoup l'ignorent

Le mariage donne droit à une importante somme pour les retraités et certains salariés.

Un droit fondamental, dont peu de personnes ont connaissance. Tous les ans de nombreux salariés et retraités oublient de demander une somme d'argent, parfois conséquente, à laquelle ils peuvent prétendre.

En effet, chaque mois, des millions de Français bénéficient d'un précieux coup de pouce financier. Ce montant peut grimper, dans certains cas, à plusieurs centaines d'euros par mois. Il s'agit de la pension de réversion : un dispositif qui permet à une personne de toucher une partie de la pension de retraite de son conjoint décédé. Si le décès est intervenu avant que le défunt n'atteigne l'âge de la retraite, alors le veuf ou la veuve peut percevoir une partie de la pension qui aurait dû être versée.

Concrètement, la pension de réversion représente 54% de la retraite du défunt pour la retraite de base, et 60% de la retraite complémentaire. Evidemment ce calcul fonctionne dans la plupart des cas mais il se peut que les pourcentages diffèrent selon la caisse de retraite à laquelle était affiliée la personne décédée (fonctionnaire, salarié du privé etc.).

De manière générale, le montant maximal d'une pension de réversion du régime général est plafonné à 1 043,28 euros par mois, soit 12 519,28 euros par an. Le régime de la fonction publique ne fixe en revanche pas de montant maximal. Le montant minimal dépend lui aussi du régime et du nombre d'années de cotisation du défunt. Néanmoins, il est d'au moins 348 euros par mois pour le régime général en 2024.

L'attribution de la pension de réversion est conditionnée au respect de certains critères propres à chaque régime de retraite. Certaines règles sont communes à la plupart des régimes, comme le fait d'avoir été marié avec la personne décédée ou d'avoir atteint un âge minimal, généralement 55 ans.

Ainsi, pour le régime de base des salariés du privé, des artisans et des indépendants, il n'y a pas de durée minimale de mariage. En revanche, le régime des fonctionnaires exige au moins deux ans de mariage. Autre condition, le régime général impose des plafonds de ressources : 24 232 euros par an pour une personne seule.

Les règles sont différentes pour les retraites complémentaires. Par exemple, l'Agirc-Arrco requiert seulement d'avoir été marié, sans durée minimale, tandis que la complémentaire des agriculteurs impose  deux ans de mariage. Les régimes de certains indépendants, comme les avocats, sont encore plus restrictifs avec une durée minimale de cinq ans de mariage.

Autre subtilité, le remariage peut entraîner la perte de la pension de réversion. Si le défunt était fonctionnaire, le conjoint perd ses droits en cas de remariage ou de concubinage. Pour le régime général et l'Agirc-Arrco, seule une nouvelle union par le mariage fait cesser le versement.

Surement à cause de ces complexités, la pension de réversion reste méconnue. Ce sont majoritairement les femmes qui en bénéficient, leur espérance de vie étant plus élevée que celle des hommes. Ce complément de revenus est indispensable pour de nombreux seniors, surtout les plus modestes.