Le bien-être au travail passe par la santé des salariés

Face à l'augmentation des arrêts maladies, investir dans la santé et le bien-être au travail devient une nécessité économique et sociale incontournable pour les entreprises.

La hausse du nombre d'arrêts de travail impacte désormais les finances et le bon fonctionnement des entreprises. Pour atténuer cette tendance, il est avantageux pour les entreprises d'instaurer un environnement de travail qui favorise le bien-être et la santé des employés. En incluant ces mesures dans les accords collectifs, elles promeuvent la transparence et l'équité des droits.

 « Le travail c’est la santé… ne rien faire, c’est la conserver ». Ces paroles d’Henri Salvador, reprises par toute une génération, datent de 1965. Aujourd’hui, l’association travail/santé revient dans les rangs même du gouvernement avec la fusion de deux ministères en un seul : le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités.

Source d’autonomie, d’interactions sociales, de stimulations intellectuelles et physiques, ou de reconnaissance sociale, le travail peut aussi être générateur de stress, de burn-out, de troubles musculo-squelettiques ou de maladies professionnelles. En 2022, 8,8 millions arrêts maladies ont été enregistrés, soit en dix ans, une hausse de près de 40% pour un coût total de 14 milliards d’euros. Une situation complexe pour les entreprises qui, dans un contexte du marché de l’emploi tendu, éprouvent de plus en plus de difficultés à gérer l’absentéisme. Mettre en place des conditions de travail favorisant le bien-être et la santé au travail est donc devenu un enjeu d’entreprise majeur.

Construire un environnement favorable à la santé et au bien-être professionnel

Sonore, intrusif et peu sécurisant, les salariés pointent souvent l’open space et le flex office comme un lieu créateur de stress, de migraines et de fatigue. Selon une étude de la Dares, ces environnements de travail seraient à l’origine d’un nombre plus fréquents d’arrêts maladies que les espaces de bureau plus petits. Porter l’attention sur le cadre de travail constitue donc un levier de bien-être important.

Autre source d’amélioration des conditions de travail : l’adaptation du temps aux différents moments de vie des employés. En faisant le choix d’inscrire dans les accords internes, des mesures d'aménagement du temps de travail pour accompagner les jeunes parents ou les salariés aidant, l’entreprise prend en compte l’équilibre vie personnelle/vie professionnelle et joue la transparence et l’égalité des droits.  Un tel dispositif enterre la pratique du gré à gré ou les petits arrangements entre amis souvent décriés dans les entreprises.

Promouvoir une culture inclusive : leadership exigeant et empathique

Pour la jeune génération, l’égalité homme/femme et l’inclusion des personnes handicapées, non genrées et de diverses ethnies sont des valeurs non négociables. C’est pourquoi développer et inscrire ces sujets dans la charte participe à la politique RSE de l’entreprise.

Par ailleurs valoriser, reconnaître, encourager et mener envers les équipes une politique de feed back 360 en pointant ce qui doit être amélioré sans dénigrer les collaborateurs est indispensable à la pratique managériale bienveillante. Tout manager doit donc désormais développer une culture d’encouragement tout en maintenant une exigence saine, explicite et pilotée. Présenter les points à améliorer de façon positive favorise la montée en compétences tout en préservant la santé des salariés. Une approche du management qui reste, hélas, souvent entravée par le profil expert du manager. Parfois obsédé par son savoir-faire, il peut reprocher à ses équipes leur manque d’expertise sans parvenir à adopter une attitude de mentorat positive. Le management à la française souffre encore d’un manque d’aptitudes managériales.

Favoriser le dialogue social et les échanges avec les employés

Consulter les salariés et les partenaires sociaux constitue un élément clé du succès de la mise en place d’un environnement de bien-être.  Le dialogue social est non seulement source de confiance et de qualité relationnelle salariés/employeur mais permet aussi de désamorcer des situations pouvant s’envenimer si les problèmes ne sont pas traités à la racine. Enfin, associer les managers aux actions de bien-être et faire la promotion des initiatives en communiquant et développant des indicateurs permettant de mesurer leurs effets, sont essentiels.

Au regard du coût financier et de l’impact organisationnel de l’absentéisme sur l’ensemble de l’entreprise, il est impératif de mettre en place une politique de prévention des risques. Avec le report de l’âge de la retraite, le nombre d’arrêts maladies ne devrait que croître. Les entreprises ne pourront donc faire bien longtemps l’économie de développer des conditions spécifiques. Le sujet de la santé des seniors au travail sera donc aussi l’un des enjeux RH de ces prochaines années….